Imaginée par Catherine Caroff, la Petite Niçoise s'affiche sur les panneaux des Puces de Nice.
C'est la petite-fille des mamies de Faizant, la copine des Parisiennes de Kiraz, c'est Ma Petite Niçoise, et son minois est même déposé à l'INPI. Avec son air à la Audrey Hepburn, mince et vive, semant ses petites phrases, en costume rayé, la mignonne est un peu maladroite, drôle, pertinente, vive et toujours positive, entre traditions et monde moderne. Exposées à la Bibliothèque Nucera jusqu'à fin mars, les affiches y étaient bien dimensionnées. Elles le sont un peu moins actuellement sur les panneaux des Puces où il faut s'approcher pour apprécier la finesse de leur trait.
Après des études supérieures d'Arts Graphiques à Paris, leur créatrice, Catherine Caroff, travaille pendant quelques années en agences de publicité à Paris et Marseille, puis s'installe à Nice comme graphiste et illustratrice indépendante, en particulier dans la littérature enfantine. Déclinant les aventures de Felix sur les textes de Malou Ravella qui aime conter des histoires à son petit-fils, aux Editions Giletta, elle promène le garçon dans l'univers coloré du cirque, au Carnaval, en camping-car, à la pêche... Dans ce domaine, Cat Caroff collabore également aux Editions Pomme d'Api, Ricochet ou De Retz. La première apparition d'une mince jeunette monochrome, ce sera dès 2012 avec un bouillonnement d'activités. Notre belle blonde graphiste à longs cheveux expose à Castel Plage, entraîne ses élèves dans des stages d'initiation à l'aquarelle au large, entre Beaulieu et Kérylos, enseigne à La Semeuse, illustre en 2013-14 le magazine interne de Malongo et ses pensées positives, un site de joaillerie, collabore avec différentes marques et, déclinant son personnage en monochrome, enchaîne Red, Red, Raide avec une exposition à Monaco en 2015 après avoir joué à la sirène en bleu ou participé aux Journées de la Femme. Largement remarquée dans la phase en vert, En vert et Contre tout, avec la jolie nana aux cheveux en boule feuillue ou flottant au vent, jupe courte ou pantalon à pattes, le cœur un peu yoyo, aux galeries Lafayette Cap 3000 en 2014. "Sous des apparences fragiles et naïves, se cachent des femmes au caractère bien trempé... Des femmes actuelles et engagées, toute vertes". De fil en aiguille, le personnage évolue dans son temps, raconte ses états d'âme au deuxième degré joyeux.
Pourquoi pas une niçoise ?
Ni impersonnelle, ni vulgaire : où l'asseoir si ce n'est, à l'évidence, sur les chaises bleues, la balader sur la Promenade, l'arrêter devant le Negresco, et puis faire les courses, aller à l'Opéra, voyager un peu, faire du vélo, discuter avec ses copines -et là le portable s'impose-, chercher l'amour. Une franche joie de vivre et un véritable guide touristique de Nice. De la fête de la Saint-Pierre à celle des cougourdons, elle joue au pilou, va au MAMAC, se promène au Château, à Rauba Capeu, grimpe sur la Tête Carrée. Son dynamisme convainc jeunes et vieux, hommes et femmes, et on se retrouve dans ses petites phrases, délicatement mises en scène par une dessinatrice qui est aussi actrice. Comment tout cet univers prend-il vie ? "Quand je parle, je transforme les mots, je donne des surnoms, je cherche de petites phrases... J'aime beaucoup les expressions, fouiller ce qu'elles veulent dire". Le dessin est directement lié à la phrase. Des flashes et des mots qui s'attachent entre eux la nuit, "et le matin, ça sort naturellement comme si c'était le printemps qui fleurissait". Comme un "petit puzzle qui s'assemble à un moment donné", fruit de réflexions nées d'une balade en scooter, d'un café à une terrasse. Alors la Petite Niçoise qui se décline aussi en produits dérivés (mapetitenicoise.fr) va continuer à promener son univers positif Gare du Sud, dans les marchés, peut-être s'accompagner d'un petit animal. On adore...